Thèmes cliquables : surgelé - petit déjeuner
Il y a une dizaine de jours, j'ai acheté chez Picard ce sachet de 10 croissants à cuire :
A l'origine, j'étais venue chercher deux produits bien précis du rayon poissons qui, hélas, se sont révélés en rupture de stock.
Aussi, arrivant près de la caisse avec un panier vide, j'ai attrapé en dernière extrémité un étui de crevettes décortiquées et ce sac de croissants.
Aucun besoin ni de l'un ni de l'autre, plutôt l'urgente nécessité de me donner une contenance, de ne pas sortir les mains vides, et de remercier le caissier de son aimable et souriant accueil. Il faut dire que le magasin était totalement désert à l'instant précis de ma venue : brrrr... dans le silence techno-glaciaire des congélateurs et la lumière froide des néons bien alignés, j'ai subitement eu l'impression que la personne en blouse blanche installée à la caisse était un être venu de la troisième dimension. Un espion figé sous des airs de rien. Un robot malfaisant déguisé en caissier d'enseigne populaire.
D'où l'ardente pulsion qui m'a suggéré aux abords de la caisse — devant laquelle on est obligé de passer pour pouvoir ressortir — de redonner, notamment par un acte d'achat, une atmosphère un peu humaine à ce lieu pétrifié.
Pour 3,05 € + le prix des crevettes, j'ai donc fourni une activité salutaire à mon caissier blafard, ce qui a débouché sur une nouvelle occasion de nous sourire mutuellement et surtout, pour mon plus grand plaisir, sur un nouveau culinotest à faire.
Regardez le mode d'emploi : c'est tout bête à faire et ce sera presque du croissant fait-maison !
OK, j'en mets trois.
Deux pour Camille qui dort encore, un pour moi. (Si elle n'a pas très faim, je me réserve une petite place pour dévorer son second exemplaire...)
Pourquoi les ai-je disposés tête en bas sur la plaque ? Parce que je suis intelligente, tout simplement.
Puisqu'il faut les retourner à mi-cuisson, ils seront plus beaux si la fin de la cuisson se fait sur le dessus.
Ils ont dit 175 °C sur le mode d'emploi de Picard mais je mets à 180, je trouve souvent que mon four est un peu faiblard :
C'est mignon :
Oups ! J'oubliais qu'en cas de test, il faut faire des comparatifs !!!
Je retourne un des trois croissants, pour pouvoir constater en fin de cuisson si mon intelligence m'a effectivement dicté la bonne pratique :
Ils sont déjà tout suintants de beurre (...ou d'eau ? me suggère perfidement la voix de Patrick, bien audible malgré les quelques centaines de kilomètres de distance ;-)).
Eh oui, 18 % de beurre quand même !... Ce qui n'est pas aussi riche que la pâte feuilletée (entre 35 et 50 % de beurre), mais tout de même honnête. Tiens, d'ailleurs, il faudra que j'essaie de faire des croissants avec de la pâte feuilletée, un de ces jours.
13 mn plus tard, je les sors du four pour les retourner :
Retournons :
Hein ? Mon intelligence aurait-elle fauté ?
Hélas, ça crève les yeux : c'est l'option "cuisson à l'endroit" qui donne le résultat le mieux gonflé, et de loin.
Encore 13 mn plus tard (mais j'ai baissé le four à 150 °C à quelques minutes de la fin, car ça dorait un peu trop vite) :
Pas mal, en dépit du sommet aplati des deux malheureuses victimes de ma... euh comment dire... allez, osons la nommer, de mon intelligence.
Après plusieurs essais, le meilleur résultat selon moi s'obtient en mettant le four à 175 °C (chaleur tournante) pendant 15 mn, et en continuant la cuisson pendant 10 mn supplémentaires avec le thermostat à zéro, c'est-à-dire en finissant la cuisson juste avec la chaleur accumulée (donc de préférence sans ouvrir la porte avant la fin).
Inutile de retourner les croissants, en fait — en tout cas dans mon four.
Et voici le résultat :
Pas mal, non ? Surtout, l'odeur qui a envahi l'appartement depuis 15 mn est absolument exquise. Ça donne une de ces envies de se lever !... Camille apparaît, un grand sourire aux lèvres — et non pas avec ce petit air tristounet qu'elle arbore souvent le dimanche matin parce que c'est bientôt lundi.
Ces parfums nous envoûtent pendant de longs moments, et personnellement je trouve que cela transfigure l'atmosphère d'un dimanche matin. Je le précise parce que, cela, un croissant de boulangerie même rapporté tout chaud dans son sachet en papier ne pourra jamais vous le donner.
A part cela, soyons clair : ce croissant n'a strictement aucun rapport avec un croissant de boulangerie.
Notamment parce qu'un croissant de boulangerie, c'est costaud : la base est épaisse et extrêmement croustillante, elle a beaucoup de corps.
Alors qu'ici, on a énormément de légèreté, mais peu de consistance et peu de personnalité :
Joli feuilletage, cela dit.
Ouvrons :
Pas très facile à couper en deux parce que la texture est aérienne et molle. Mais pas plus difficile que ça non plus.
Voici la mie :
Réellement aérienne.
Et un gros plan sur le feuilletage, qui est, pardonnez-moi d'insister, vraiment agréable :
Miam !
Beurre et miel :
Camille n'aime pas le miel. Grrr.... Ce sera donc à moi de me dévouer :
Excellent.
Oh flûte, voilà que ma chère enfant refuse également la version beurre-gelée de framboises ! Est-ce bête, avouez !
Mais non voyons, qu'est-ce que vous me racontez !... Mon dévouement ne va même pas me faire grossir !
Tenez, je ne vous mens pas : un croissant pèse 55 g, il représente donc 183 kcal à tout casser :
Pfff... quantité négligeable... Profitons-en donc !
Beurre et marmelade d'oranges amères.
Euh, vous l'auriez parié ? Mais vous aviez raison figurez-vous : Camille l'a refusé aussi !
Bon allez, faisons-lui enfin plaisir, à cette chérie : Nuteeellaaaaaaaa !
Quoi ? Vous l'auriez parié une fois de plus ? Eh, bravo... effectivement elle s'est jetée dessus :
Il m'en reste deux. Qu'en faire ?
Pensons un peu à moi, tiens, je me suis suffisamment dévouée à éviter de gâcher les restes de mon enfant.
Le beurre me semble une base excellente dans tous les cas, cela conviendra à toutes les idées qui ne sauraient tarder à naître dans mon esprit déjà effervescent:
Tiens, camembert, ça vous dirait ?
Délicieux !!!!!! Mais à la réflexion, la formule tartine (une seule couche de croissant) serait plus savoureuse que la formule sandwich.
Idée dérivée de la précédente... Reprenons notre pot de miel.
Ça, c'est une chose que je fais souvent au petit déjeuner dans les hôtels du groupe Accor : pain, beurre, miel, tranche de fromage. J'adore ça.
Qu'est-ce que ça donne avec un croissant ? J'essaie avec le camembert parce que je n'ai pas d'autre fromage sous la main :
Ah zut, j'ai procédé dans le désordre, je préfère avec le miel en dessous, en fait. Aujourd'hui, l'excitation de ces ingrédients m'a un peu tourné la tête, d'où inversion de couches :
Grosse bouchée quand même. Somptueuse, je vous le garantis.
Foie gras, allez, pour voir :
Ce n'est pas un foie gras de ma fabrication mais il est très acceptable.
Pas mal. Il faudra que j'essaie avec un vrai croissant de boulangerie et avec mon propre foie gras, ça peut valoir le détour.
Dernière idée !
D'abord du beurre.
Et du jambon de Parme :
On referme et on goûte.
C'est bon, mais comme avec le fromage : ce serait encore mieux en tartine simple.
... Dites, mais je suis folle moi !
Voilà que j'en oublie LE test que je voulais faire depuis des semaines !!!
L'oeuf à la coque, eh oui !!! Lui et lui seul ! Mon amour, mon immense amour d'oeuf à la coque.
Je coupe comme je peux des sortes de mouillettes :
Je m'approche en frétillant :
Flotch... plaisir du plongeon...
Flotch flotch, plaisir du remuage de haut en bas (plutôt inélégant, je vous le concède)...
Mais quand je vois ces bulles... aïe, le plaisir de l'attente devient insupportable !
Allez, go !... A moi la récompense !
Dites, vous le croiriez, vous ? Je n'arrive pas à me dire que c'est pour moi. C'est trop beau.
Divin, c'est tout à fait divin !
Allez, encore un petit rab' : il me reste un oeuf et une mouillette...
Cette bouchée-là, je la dédie à David : c'est lui qui m'a donné l'idée du croissant plongé dans le jaune d'oeuf, dans son commentaire sur l'oeuf à la coque géant.
Selon David, croissant + oeuf = orgasme culinaire (... "comme jamais je n'en avais ressenti" précisait-il).
Est-ce que vous auriez résisté à cet appel à l'extase, vous ?
Moi je n'ai pas pu !
Effectivement, c'est délicieux — ... déjà avec un croissant Picard, mais je suppute sans peine que ce serait bien meilleur avec un vrai bon croissant de boulangerie, à cause de la consistance plus dense de la base du croissant. Rien qu'à l'imaginer, je m'en régale déjà...
Merci David pour ce moment de paradis !
Et vive l'odeur de viennoiserie qui sort du four le dimanche matin ! Rien de tel pour dire merci à la vie... et adieu au petit cafard du dimanche. :-)
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Mmmmmm, ce que je préfère c'est la version miel-calendos ! j'ai déjà essayé les croissants calendos, mais je n'ai jamais ajouté de miel ! as-tu pensé à la version calendos-careml au beurre salé (genre salidou) ça doit être plus calorique mais encore meilleur !