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Il était une fois, par un morne jour d'automne, snif...
Pour oublier la grisaille, je me baladais depuis un quart d'heure dans une boutique culinaire en ligne — avant, j'étais addict aux fringues, maintenant je suis scotchée à cette boutique, c'est terrible comme j'ai envie de tout, surtout le matériel professionnel, le matos "interdit" pour vous et moi, celui qui est exclusivement réservé aux pros mais dont les gens comme moi rêvent depuis tout petits : le gant de boucher en cotte de maille, les grandes pelles du pizzaiolo, les charlottes pour se couvrir la tête comme dans les usines Fleury Michon, les boîtes à petits fours, les verrines et cuillers apéritives des traiteurs, les siphons, tout le matériel du barman, etc. —, avec toujours en tête cette vieille envie qui me hante depuis des années mais que je n'ai jamais osé satisfaire.
Et enfin, ce jour-là, je me suis dit : cette fois, allez go ! On se lâche !
Ce qui me fait envie à ce point-là et depuis si longtemps ?...
Sculpter mes légumes !!! Tailler mes fruits, faire de la déco, jouer avec la nourriture. Pour la rendre encore meilleure et encore plus amusante.
Photo d'une page de L'ABC de la sculpture sur fruits et légumes, par Xiang Wang.
La sculpture sur fruits et légumes est une spécialité asiatique, comme chacun le sait. Chez nous, c'est considéré comme kitsch et c'est un exercice très peu répandu — enfin, pour le moment... mais je suis convaincue que c'est en train de changer.
Remarquable activité, à mon avis. A la fois rigoureuse dans les gestes et stimulante pour l'imagination. Je trouve qu'on devrait la pratiquer dans toutes les écoles sous forme d'ateliers, mais même, ne trouvez-vous pas que c'est une occupation idéale à avoir entre copines, entre parents, entre éducateurs(trices) et enfants, entre gardes et malades ?
C'est distrayant tout en exigeant de la concentration, ça permet de discuter, de créer, d'apprendre et de progresser. On s'applique, on invente des créations monumentales en groupe aussi bien que des choses à soi, on rate et on recommence, on rigole et puis, finalement, on fait quelque chose de joli (ou pas, mais ça ne fait rien ! Si c'est moche, on le mange).
Bref, c'est une activité tellement parfaite que si j'avais un groupe de personnes de tous âges à occuper ou à distraire, depuis le jeune enfant jusqu'au mathusalem, c'est la première idée qui me viendrait à l'esprit : sculpter des fruits et légumes, parce que je suis nulle en tricot, sinon j'aurais peut-être dit tricot.
Je vous montre mon récent coup de coeur ?
J'ai vraiment eu raison de l'acheter, je suis comblée. Ça m'amuse et ça me donne plein d'idées de choses rigolotes et gourmandes à sculpter.
J'avoue que pour l'instant mon ambition ne porte pas vraiment sur la gravure esthétique. Mon désir le plus urgent, c'est de rendre les choses encore plus délicieuses : si j'essaie de travailler la forme, c'est avant tout pour augmenter la saveur.
Je fais de la sculpture "gastronomique", à la française quoi !!!... La sculpture purement esthétique à la chinoise, on s'en occupera un autre jour.
• Le premier pas : d'abord, un bon prof ! Ce qui veut dire choisir le bon bouquin d'initiation.
Eh oui, il faut tout de même savoir un peu comment s'y prendre.
(Je vous mets les liens vers là où j'ai fait mes courses, les prix sont bons et le choix aussi.)
Il existe plusieurs manuels illustrés, correspondant à différents niveaux ou thématiques.
Moi j'ai choisi un livre d'initiation "L'ABC de la sculpture sur fruits et légumes", pour 26,40 € (96 pages, beau papier et plein de photos).
Mais si vous vous sentez d'attaque pour le niveau supérieur, vous pouvez aussi prendre la "bible" à 97,10 € : Le grand manuel de la sculpture des fruits et légumes (199 pages, plus de 500 photos).
Je ne regrette pas mon choix. En commandant mon livre, j'ignorais tout de son contenu. Et à l'arrivée, c'était encore mieux que ce que je voulais ! (Quelque chose de clair, qui me donnerait la base et me montrerait un échantillon de tout ce qu'on peut faire.)
Le grand plus de ce livre : l'abondance des photos et la simplicité du texte, sans oublier les petits encadrés d'aide ou d'avertissement.
Tenez, regardez toutes les choses qu'on peut réaliser :
Toutes les photos de cet article ne provenant pas directement de mes plats ou de ma cuisine sont issues de ce livre :
de la sculpture sur fruits et légumes, par Xiang Wang© Andy Mannhart, Ecole professionnelle de cuisine artistique, Lucerne, Suisse
(site internet : http://www.artonfood.com)
NB. - Qu'on comprenne bien pourquoi je présente plusieurs extraits photographiés. Ainsi qu'Amazon l'a bien compris (cf. sa demande répétée aux éditeurs pour que le feuilletage des livres soit autorisé sur son site de vente en ligne comme il l'est dans toute librairie avant l'acte d'achat), il est indispensable que le client puisse se faire une idée du produit avant de l'acheter, n'est-ce pas ? Or le grand inconvénient de la vente à distance des livres, c'est l'achat à l'aveugle. J'estime que la fourniture systématique d'un échantillon devrait être la règle. C'est pourquoi je vous propose ces photos, car je milite activement pour qu'on puisse se faire une idée précise d'un livre aussi bien sur Internet que chez son libraire de proximité.
• Ensuite, il vous faut certains outils
Il existe plein de types de mallettes d'instruments, dont certaines, très abondamment garnies et destinées aux professionnels, coûtent jusqu'à... aïe !... plusieurs centaines d'euros.
Si vous voulez réaliser tous les modèles présentés dans le livre de base (celui que j'ai choisi), vous êtes parés avec seulement trois ou quatre outils.
Car voici la chose géniale, que j'ai découverte seulement à l'ouverture du carton que m'a remis le facteur : le livre et la mallette vont parfaitement ensemble !
Mon livre n'expose (cf. ci-dessus) que des sculptures faisables avec ma mini-mallette 3 outils + 1 couteau + 1 aiguiseur :
Seul hic : cette mallette coûte 57 €.
Je sais, c'est super cher, mais ce sont des instruments professionnels. Conçus pour durer, je suppose ? Parce qu'extérieurement, ils n'ont rien de si particulièrement remarquable pour mes yeux de profane.
Si vous préférez avoir une palette d'outils plus vaste pour moins cher (par exemple si vous voulez faire de la sculpture avec des enfants, auquel cas il vaut mieux prévoir large pour éviter les disputes autour des outils !), il y a de très bonnes trousses de 18 outils entre 20 et 30 €. Pour Noël, je trouve que ça peut faire un cadeau génial. Et de vous à moi, ne le répétez pas, je ne suis pas sûre que ces outils-là soient si différents que ça des outils dits professionnels.
Cela dit, parmi les kits professionnels, il existe une version réduite, moins chère, qui vaut vraiment le coup.
Vous devrez simplement vous passer du couteau et de l'aiguiseur.
Ah zut ! Je m'apprêtais à vous dire que dès lors que vous avez un très bon petit couteau d'office (dans ma cuisine, j'en ai au moins trois qui sont parfaitement comparables à celui de la mallette) et un aiguiseur lambda, le coffret minimal vous suffirait parfaitement.
Vous n'auriez alors à dépenser que 34,10 € (au lieu de 57 € avec petit couteau + aiguiseur) pour la mini-mallette 3 outils décor professionnel.
Mais, après vérification scrupuleuse opérée sur une carotte : s'il est vrai qu'extérieurement le couteau ne paie pas de mine (ça je maintiens), je dois pourtant bien admettre qu'il est infiniment plus tranchant que mes couteaux d'office, même bien aiguisés. Il faudra que je réétudie la question de l'aiguisage sur mes couteaux pour essayer de les faire ressembler à ce couteau-là.
Dans l'immédiat, je pense quand même que j'aurais pu me contenter du coffret restreint, car il contient les ustensiles révolutionnaires dont je vais vous parler aujourd'hui : les gouges cannelées qui font mon (immense) bonheur de fanatique de frites.
Elles permettent de faire ceci et bien d'autres choses encore :
Pourquoi pas des frites striées ?
C'est tout simple à faire ! Ça tranche extrêmement bien, c'est plus amusant et ça prend à peine plus de temps que de découper des frites toutes bêtes avec un couteau normal :
Ah, tout de même, à vous signaler avant de vous montrer mes frites de rêve : en plus de cette mallette, si vous souhaitez réaliser des roses de carotte ou des roses de pommes de terre frites, vous devrez absolument ajouter à ces trois outils un taille-crayon légumes, pour la somme de 5,70 €. Moi je l'ai acheté, il permet de tailler des légumes d'un diamètre maximum de 3 cm :
C'est réellement intéressant, je trouve. Et pas si gadget que ça : les roses sont moelleuses (j'ai pris des Charlotte pour les faire, elles sont idéales pour obtenir un résultat délicat, quelle que soit la forme de vos frites), dorées, avec juste le petit croustillant qu'il faut. En plus, c'est joli, sans demander aucun mal !
Côté ustensiles, j'ai vu entretemps qu'il en existe un plus gros, qui me fait très envie pour tailler les légumes au diamètre plus important (5,5 cm) afin d'obtenir de plus grosses roses. (Mais scrongneugneu, il coûte 14,40 € et je suis complètement à sec !)
• Pour éviter l'oxydation de vos sculptures, tant au cours du travail que lors de l'exposition
Si vous souhaitez faire oeuvre de décoration en créant des sculptures de fruits ou légumes qui résistent plusieurs heures (voire trois jours) à l'oxydation, il existe un produit spécialement conçu pour préserver vos sculptures : la poudre F-Keep-Fresh (4 sachets pour 22,40 €) que vous mélangez à de l'eau et que vous pulvérisez sur votre sculpture à mesure de sa réalisation, pour garder intact son aspect frais et juteux. Le vaporisateur F-Keep-Fresh de 0,25 litre (= 1 sachet dilué) coûte, quant à lui, 5,60 €.
Moi je n'ai pas acheté de F-Keep-Fresh parce que je mange à mesure toutes mes sculptures, mais si vous vous lancez réellement dans la déco pour une fête ou un cocktail, je crois que c'est indispensable.
(A noter : les fruits et légumes restent comestibles après vaporisation.)
Super conseil donné par Gamelle dans son commentaire ci-dessous (merci Gamelle !) :
Une astuce pour garder frais plus longtemps les sujets sculptés, utiliser de l'acide ascorbique dilué à la place du "keep-fresh", c'est moins cher et tout aussi efficace.
Voilà, j'ai fini les présentations essentielles.
En cliquant sur ce lien, vous pourrez voir tous les ustensiles de décoration disponibles : certains me font vraiment envie, comme le couteau stylet thaï, le "taille-crayon gros légumes" dont je vous parlais plus haut, ou encore l'emporte-coeur... Vivement que je puisse me les offrir !
• Allez, il est temps que je vous montre mes frites !
Dieu sait que ces dernières années, j'ai tout essayé pour donner à mes frites le relief optimal : la roulette à raviolis, les dents de la fourchette, la lame d'un long couteau à sashimi. Eh bien, aujourd'hui, j'ai trouvé l'outil idéal, qui me donne en un temps minimal la frite que je préfère entre toutes. Avant qu'on arrive à trouver mieux que ça, les poules auront des dents ! Je prends les paris.
Aujourd'hui, je me suis fait un cornet de frites. Oui, personnellement, pour moi toute seule.
J'ai copié la portion Mac Do "grande frite", j'ai versé mes frites de compétition dans un cornet fabriqué avec deux sachets à sandwich (eh oui, encore un matériel de pro qui me donne un plaisir inouï !) raccourcis et superposés pour avoir suffisamment d'épaisseur, et c'était super.
Plus de plaisir qu'avec une assiette, et moins de frites que ce que j'aurais eu envie de faire spontanément.
Plop, dans le cornet :
Vous en voulez ? Mais je vous en prie, servez-vous !
Elles sont divines. Spirituelles, attrayantes : pas de lassitude à craindre ! Pas d'uniformité, on évolue entre légèreté, consistance, présence et frustration, croustillant et volupté. Un peu de sel moulu par là-dessus... mmmm !
Sans mentir, c'étaient les meilleures frites de ma vie.
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Petite dédicace à Cilou pour finir. Si vous avez oublié d'acheter les calendriers de l'Avent et autres couronnes de l'Avent, faites encore mieux que de les acheter : fabriquez-les vous-même ! Je viens de flasher sur ce que Cilou propose pour réaliser soi-même ce que les marmots adorent le plus en décembre... le calendrier de l'Avent et sa petite surprise chocolatée de chaque jour ! Surtout ne jetez plus vos pots de petits-suisses, ça fait un méga calendrier, vraiment majestueux !!! (Et allons-y gaiement, on n'a qu'à prendre des pots de yaourt si on veut faire un seul calendrier pour une famille nombreuse : 6 ou 8 chocolats dans chaque case, un énoooorme calendrier accroché au mur : la vraie fiesta non ?).
On n'est que le 8 décembre, ça va encore ! Les petits chéris auront un retard à rattraper, mais je pense qu'il n'y aura pas de plainte... ;-)
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Je constate sans étonnement que tu ne montres pas en quoi tu as déguisé la carotte...