Thèmes cliquables : cuisine de fête - enfants
Fureur des Vivres se consacre en septembre-octobre à l'évolution de la gastronomie et aux nouvelles tendances culinaires.
Je prépare donc un article pour l'occasion, intitulé : "Nouvelles tendances culinaires, nouveaux matériels coûteux : est-ce vraiment le goût qui s'enrichit ?" (Bon, en fin de compte j'ai rétréci le champ de ma question en ciblant un instrument spécifique au sein des nouvelles tendances culinaires : "Après avoir envahi les cuisines... le siphon se vend en solde !")
Travaillant sur ce sujet des nouveautés en matière de cuisine, j'en ai profité pour vous présenter tout de suite ici l'un des trucs dont je suis le moins fan parmi toutes les nouvelles tendances culinaires : la cuisine moléculaire. Certains en sont fous, pas moi.
Vous avez vu le prix des matières de base, en plus ?
Bon, en gros, si je compte bien, pour fabriquer une tasse de perles et un bol de spaghettis gélifiés, plus une mousse (pour quand j'aurai un siphon), j'en ai déjà pour :
29,99 + 7,99 de perles,
23,99 + 24,90 de spaghettis,
14,99 de mousse
= 101,86 € !
C'est cher pour de la non-nourriture ! Sans compter le dégoût de devoir manger ça, évidemment — même s'ils nous disent avec une candeur exquise que "la cuisine moléculaire permet de créer des textures nouvelles à partir d'ingrédients naturels" !!! (Lire la troisième ligne ci-dessous.)
Certes ! Ingrédients naturels, je veux bien.
Un escargot cru aussi c'est naturel, et une ammanite phalloïde aussi. La liste des ingrédients naturels qui ne franchiront jamais mes lèvres est interminable.
Faisons la part des choses : autant j'aime comprendre grâce à la science moléculaire le pourquoi et le comment des échecs et réussites des recettes de cuisine, autant je ne partage pas l'entichement des foules pour les spaghettis de carraghénanes et les perles à l'agar-agar qui flottent dans des jus, spumosités et autres matières parfois intéressantes à l'oeil mais que je me refuse à considérer comme de la nourriture.
Sauf, sauf, sauf...
... que les produits pour cuisine moléculaire, je viens de réaliser que c'est génial pour faire de la cuisine répugnante !
Ça alors, oui, je veux bien admettre : pour jouer à fabriquer de la bouffe monstrueuse pour scènes d'horreur, tous ces produits-là sont géniaux.
Voilà ! La "cuisine" moléculaire, c'est parfait pour élaborer un vrai menu dégueu d'Halloween qui réjouira les plus bas instincts des enfants petits et grands : qui excitera leur goût du sang, de la crotte, des animaux visqueux et des organes mous.
La démonstration, vous la trouverez dans le numéro hors-série d'octobre de Sciences & Vie Junior — lequel est peut-être encore trouvable en kiosque pour 5,5 €, oh je vous le souhaite ! Sinon, si vous êtes déjà un peu versé(e) dans la cuisine moléculaire, les petits extraits que je vous montre ici vous donneront des idées que vous saurez mettre en oeuvre par vous-même.
Voici le menu que vous propose SVJ pour 4 personnes :
Ingrédients beurk : ça au moins, c'est clair d'entrée de jeu.
Un coup de chapeau aux auteurs de l'article : là, je n'ai pas le numéro sous la main mais j'ai honte de ma photo, ce n'est pas rendre justice aux auteurs. J'y remédierai dès que possible.
Ayé !
J'ai mis du temps mais les voici :
• En apéro, limonade aux billes de sang :
Les caillots sont à mâcher ou à avaler tout ronds avec une lampée de limonade, au choix :
• En entrée : coeur du soupirant. Une débauche d'hémoglobine dans un organe dodu.
• En plat : brochette de serpent avec son sang coagulé. Et ses vermisseaux pour une déco un peu soignée, tout de même :
• En dessert : crottes pétillantes de chauve-souris à la bave de crapaud.
Cette façon de se vanter, en plus ! "Le secret de la crotte", croient-ils que je les ai attendus pour le découvrir ?
Cela dit, j'avoue ne pas avoir encore connu "la volupté de planter mes canines dans des fientes de vampires". Croyez bien que j'ai honte d'oser me présenter devant vous avec si peu de choses édifiantes à raconter.
Un petit signe d'ouverture de ma part en guise de conclusion...
Récemment, bien qu'elle relève de la cuisine moléculaire, une recette m'a paru assez séduisante parce que je peux concevoir qu'elle ait un intérêt gustatif en plus d'être jolie, et que, de surcroît, elle ne requiert pas un matériel de fou (juste un peu d'agar-agar), c'est la recette qu'Irisa a publiée dans ce même numéro de Fureur des Vivres : le chèvre chaud aux perles de miel à l'agar-agar.
Photo : Irisa, du blog Cuisine et Couleurs.
Comme quoi, réfractaire ne veut pas dire totalement butée, allons allons ! ;-)
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