Thèmes cliquables : apéritif (à grignoter) - culino-déco - goût - oeuf mimosa - mayonnaise
C'est un de mes fantasmes depuis deux ans environ.: virer toutes les assiettes.!... et manger dans n'importe quoi d'autre. N'importe quoi qui change, qui m'excite un peu, qui n'ait pas ce côté ennuyeux de la convenance, de l'habitude, du service en porcelaine où tu as la même assiette que ton voisin et que le voisin de ton voisin (rooon, rrrrrooooon... rien que d'y penser, ça m'endort), bon bref, en tout cas, tout sauf des assiettes.
J'ai essayé dans des verres, sur des brochettes, sur des tartines, directement sur l'os et avec les doigts, et tout ça je vous en parlerai sûrement un de ces jours.
Commençons par ce qui me paraissait le plus génial et appétissant.: des bouchées ("apéritives" en ce qui me concerne car je n'aime que le salé) servies dans des cuillers.
Et pourquoi ça me semblait si génial que ça, des bouchées servies dans des cuillers.?
— Parce qu'un plateau couvert de cuillers bien alignées et remplies de bonnes choses, je trouve ça sublime à voir.
— Parce que les cuillers de crabe préparées par Ainsley Harriott pour ses invités, ça m'a donné des envies irrépressibles de cuillers délicieuses préparées... pour moi.
— Parce que j'ai eu des discussions stimulantes sur SuperToinette à ce propos. Je ne les ai pas retrouvées mais je vous donne le lien général vers le forum.
Mais quel genre de cuiller faut-il prendre.? Hum, sortons un assortiment de ce que je trouve dans mon tiroir.:
Mouaif, c'est tout sauf assorti.
J'élimine les trop grandes et les trop petites.:
– il faut pouvoir manger cela d'une bouchée, sans forcer, donc exit la cuiller à soupe.;
– il faut aussi pouvoir remplir la cuiller un minimum, donc exit la cuiller à moka.
En plus, coup de bol, j'en ai 4 pareilles, de taille idéale.!
Là je n'en ai retrouvé que 3, et encore en cherchant bien. La 4e est peut-être partie à la poubelle par erreur, ou alors elle s'est perdue dans le fatras de mon tiroir à couverts.
OK.! On y va. On commence par quoi.?
Tiens, essayons si vous le voulez bien de faire des bouchées de sushi au saumon, mon fantasme premier.
J'ai du riz à sushi et des tranches de sashimi (merci Planet Sushi.!). Tâchons d'en faire quelque chose de moins impersonnel que de la bouffe japo livrée à domicile.
Le riz colle un max. Je passe la cuiller sous l'eau.:
Je détache un peu de riz.:
Bon, en fait, ce sont les doigts qu'il faut passer sous l'eau pour pouvoir façonner le riz, et pas la cuiller.: là, le riz se décollait de la cuiller et collait à mes doigts. "Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt.?" pourrait être ma devise.
Mmm, c'est déjà mignon.:
J'ajoute un peu de wasabi.:
... et un peu de gingembre mariné. J'adore ça, c'est très agréable pour relever du saumon bien gras et bien doux.:
Photo de groupe.:
Il n'y a plus qu'à ajouter une tranche de sashimi et on obtient un délicieux "sushi" particulièrement riche en saumon et modéré en riz.:
On répète l'opération.:
Le petit gros plan qui me fait envie...
Re-photo de groupe.:
Il manque la sauce. Aïe, comment procéder.? Moi, un sushi sans sauce soja sucrée, ça ne m'intéresse pas.
Bon, je vais verser la sauce avec une cuiller, pour napper le sushi.:
Arffff.! Une goutte est tombée.!
Tout mon plateau (de 3.cuillers, restons modestes) est esthétiquement foutu.!
Bon, faisons semblant que ce soit exprès et misons sur la déco.:
Aïe aïe aïe, pour la déco. On dirait qu'un vol de mouches malades est passé sur mon plateau.
Mais au moins, est-ce bon.?
J'essaie d'engouffrer ça élégamment. Je n'ai pas pris de photo de cette étape délicate, et d'ailleurs il vaut mieux car je m'en suis foutu partout autour de la bouche.
Mmmmm... dé-li-cieux.!
Le résultat, c'est-à-dire la cuiller vide, est cependant désastreux à voir.:
(Ma bouche est presque dans le même état, la sauce en plus, je vous laisse imaginer...).:
Heureusement que je suis seule.!
Car imaginons une autre scène.: je viens de déguster cette succulente petite préparation les yeux dans les yeux avec mon amoureux.
Nous reposons nos cuillers, dans une atmosphère doucement érotique. (A condition d'oublier le bruit que ça fait dans la bouche si la bouchée est trop grosse.)
C'est alors que nous avons la sottise de baisser nos yeux sur ces ustensiles désormais vides... ustensiles dont la surface initialement douce, lisse et insolemment chromée est à présent souillée et scrofuleuse.
Qui lécherait ça une seconde fois.?... euh, ça ou tout autre chose.?
En plus, le spectacle ne s'arrange pas au fur et à mesure de la dégustation.:
Il me semble me souvenir que c'était ravissant avant que l'on ne porte ces cuillers à nos lèvres.
Après... je me demande qu'en dire.
En plus, un écueil à signaler : ça se casse volontiers la figure.
... soit avant la sauce.:
... soit dans la sauce (splatch.!).:
(A propos de la sauce, j'ai compris seulement au bout de 3.cuillers qu'il fallait tremper la tranche de sashimi directement dans la sauce afin de la poser, bien laquée, sur la cuiller de riz — au-dessus d'une assiette qu'on se fiche de salir. Enfin alors, il ne reste plus qu'à la déposer la cuiller sur le plat en priant pour que la tranche ne tombe pas de l'édifice.)
Pour ce qui est des risques de chute, sachez qu'ils sont importants. Sur 3.cuillers, j'ai eu un taux d'échec d'un tiers, donc il ne me reste plus qu'à imaginer la beauté d'un plat de 60.cuillers dont 20 ont chaviré.
Et voici ce qui reste de mon expérience. J'ai mal au coeur devant cette photo de travers.:
Bon, ce ne serait pas juste de rester sur ce demi-échec.
On va essayer avec quelque chose de plus facile.: avec des morceaux plus petits, genre tartare, qui se moulent plus facilement dans une cuiller.
Je vais faire une version cuiller de l'oeuf mimosa (ou de l'oeuf mayonnaise, pour shématiser), et un truc banal qui ressemble vaguement aux cuillers de crabe d'Ainsley, adaptées à ce qui reste dans le frigo.: 3.bâtonnets de surimi et un fond de mayo.
• On commence par l'oeuf. Je le coupe dans les trois sens avec un truc à couper les oeufs.
Dans la largeur, dans la hauteur, et à nouveau dans la hauteur après avoir fait pivoter l'oeuf d'un quart de tour.:
Ça réduit l'oeuf en dés minuscules, ce qui donne une texture très agréable, très présente.
Allez, un peu de mayo et on mélange.:
• Même principe avec le surimi.:
On le coupe avant de le mélanger avec un peu de mayo.:
Et voici le résultat.:
Allez, je vous fagote un mignon petit plateau (j'ai retrouvé la quatrième cuiller entre-temps) .:
Dernière présentation artistique avant engloutissage.:
Je vais commencer par l'oeuf. En essayant de "râcler" la cuiller (sans bruit) une fois avec les dents, une fois avec les lèvres, et je ferai pareil pour le surimi.
C'est Nadine de Rothschild qui s'étoufferait en voyant cela.! Mais qu'elle ait dans cette hypothèse la bonté de considérer que je ne cherche qu'à lui plaire puisque je recherche la technique qui laissera la table la moins moche à regarder.
Allons-y donc :
Triste bilan.:
C'est innommable.:
On croirait que l'une a été mangée par un furet, l'autre par un serpent.
Bon, essayons de les relécher un petit coup pour qu'elles soient (peut-être) moins obscènes.
C'est fait.
Déjà, je crois que j'ai rougi en le faisant, mais le résultat me fait rougir plus encore. Les cuillers sont à présent d'une obscénité qui confine au sublime, et ma bouche n'est pas franchement ce qu'on pourrait qualifier de "nette". Enfin, rien qui appelle le baiser de toute urgence, je dirais.
Bref, je ne sais pas...
Et vous.?
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Miam, je n'ai pas tout lu mais je pense avoir la solution pour toi : aux Etats-Unis, il est commun de servir des bouchees d'inspiration asiatiques sur des cuilleres chinoises, tu sais, les cuilleres en porcelaine super jolies avec lesquelles tu bois la soupe de nouilles ? Ca tient tout seul sur un support et c'est super joli ! Allez, sur ce, direction Tang et Freres !!!