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Thèmes cliquables : émissions et animateurs culinaires - culino-philosophie
L'émission existe depuis, quoi... deux ans ? Trois ans ?
Dieu sait qu'on s'est tous régalés de voir arriver sur nos postes de télévision ce concentré de vie culinaire !
| "Un dîner presque parfait", à voir tous les jours sur M6 (Petit descriptif à l'usage de ceux qui ne connaissent pas :) |
| Cette émission d'environ 50 minutes, diffusée quotidiennement du lundi au vendredi vers 18 h sur M6, met en scène 5 candidats qui acceptent de relever un défi culinaire en se confrontant les uns aux autres. • Chaque jour à tour de rôle, l'un des candidats reçoit ses quatre concurrents et leur propose un menu à thème comprenant apéritif + entrée + plat + dessert, présenté sur une table décorée en fonction du thème. Sans oublier une "animation" pour ponctuer le tout (danse folklorique, partie de fléchettes, virée en moto, quizz historique ou dégustation d'épices, ça peut être tout et n'importe quoi : le choix de l'animation est laissé à l'entière liberté du candidat). • A l'issue du dîner, les quatre convives donnent chacun trois notes : la première sur la qualité de la cuisine, la deuxième sur la qualité de la décoration de table, la troisième, enfin, sur la qualité de l'ambiance (qui évalue évidemment l'animation en tant que telle, mais aussi la présence de l'hôte auprès de ses convives, ainsi que sa capacité à leur faire passer un bon moment). • M6 fait la moyenne de toutes ces notes et communique aux téléspectateurs, à la fin de chaque prestation diffusée du lundi au vendredi, la moyenne obtenue par le candidat du jour. A noter, les candidats eux-mêmes se voient privés de toute info sur les notes décernées : top secret durant toute la semaine ! Compétition oblige. • Finalement, le candidat qui arrive en tête le vendredi soir gagne la somme de 1 000 € et, accessoirement, l'estime des téléspectateurs de fin de journée. |
Hélas aujourd'hui, force est de le constater, l'intérêt s'émousse sérieusement. Cette émission, qui me passionnait naguère, est devenue une routine quotidienne assez décevante que j'abandonne tout à fait volontiers pour me livrer à d'autres activités.
Au début, dites-le-moi, était-ce beaucoup plus axé sur la cuisine que maintenant ou est-ce moi qui suis folle ? Je ne sais pas le mesurer et je ne sais même pas si j'ai raison de le penser, mais aujourd'hui le côté cuisine me semble de plus en plus réduit, quasi secondaire. Ce qui fait disparaître le principal attrait de l'émission, en tout cas pour moi.
En plus, en vraie amatrice du bon, je suis doublement déçue ! Car auparavant, lorsqu'elle se détournait du cuisinier en action, des assiettes en construction ou de la casserole en ébullition, au moins la caméra filmait des trucs intéressants !
Ben quoi, c'est de la déco, ça, non ?
(La déco de la table peut bien être pourrie, qu'est-ce que ça fait ? Parfois j'aurais volontiers donné 14/10 rien que pour la déco alentour !)
Et le micro lui aussi enregistrait des réparties pleines de charme !
Exemple : Quentin, 21 ans, étudiant mignon et pondéré, du genre qui fait honneur à ses parents, se met à louer avec dignité la spontanéité et le caractère très sympathique de Manuella, 33 ans, secrétaire de direction, et conclut son éloge par cette inoubliable conclusion qui se voulait apothéose : "Manuella... (réflexion intense pour choisir le terme le plus adapté, la louange la plus "sentie"), Manuella... c'est une personne qui est chaude."
Un peu ébréchée, sur ce coup-là, la dignité du Quentin. Mais que voulez-vous, ces petits loupés spontanés font qu'on se régale !
Sauf que désormais, je soutiens qu'on se régale de moins en moins. Et pas seulement moi, apparemment ! Autour de moi j'observe la même tendance : on reste sur sa faim, on attend du "aussi bien qu'avant"... et on attend, et on attend, sans rien voir venir. La semaine dernière, il y a eu une "spéciale adolescents". Bof. Sympa, sans plus. Pas de chair, pas de charme, même si ce n'est pas désagréable. En fait, ce n'est pas passionnant du tout, pour résumer le problème !
On dirait que M6 peine à retrouver ses marques, son public, à soutenir l'intérêt, alors qu'elle avait trouvé tout cela sans difficulté dès le démarrage des "Dîners presque parfaits" (décollage exemplaire de l'émission, si vous vous souvenez : audience extra, applaudissements, belle unanimité pour saluer le concept). Alors, où diable tout cela a-t-il été égaré ?
Aujourd'hui, j'ai de nombreuses critiques à émettre sur ce programme, qui n'est plus aussi intéressant qu'auparavant pour la catégorie que je représente (la mirifique "ménagère de moins de 50 ans") sans être pour autant, me semble-t-il, devenu plus intéressant pour d'autres catégories de public. C'est du gâchis : on dirait qu'on a déshabillé Paul pour habiller... qui donc ? Eh bien personne, justement !
En positif : personnellement, j'aime les commentaires de la voix off, souvent pleins d'esprit, toujours rythmés. Voix agréable, humour, mais aussi une vraie efficacité (les points importants des recettes sont rappelés, les incohérences ou erreurs, soulignées avec légèreté et drôlerie). C'est à peu près le seul élément qui, selon moi, a résisté à l'érosion du temps qui passe ou aux changements imperceptibles mais successifs de la ligne éditoriale.
En négatif : je trouve qu'à peu près tous les autres aspects se sont dégradés, insensiblement.
• Les animations : pitié, virez-les !
Ces animations, ce n'est pas ce qui nous intéresse dans cette émission ! C'est une grosse contrainte pour les candidats, ils ne sont pas forcément doués ou armés pour cet exercice et cela vient les distraire de l'essentiel : la cuisine.
De plus, au cours de la soirée, l'animation arrive en général comme un cheveu sur la soupe. Le plus souvent, elle ressemble à un exercice forcé, elle débarque comme un gros coup de tambour qui rompt malencontreusement le rythme de la rencontre et la progression harmonieuse du repas.
Et surtout, les animations au cours d'une même semaine sont d'ampleur et d'inspiration tellement inégales qu'on en reste perplexe. L'animation n'est soumise à aucune exigence, aucune contrainte, aucun code ! Du coup, elle dépend — à l'excès — de ressources qui n'ont rien à voir avec ce qu'on trouve sur les étals des marchés : dites-moi comment vous parvenez, vous, à noter sur une même échelle une séquence de danse africaine ou encore un quizz "devinez quelles fines herbes de mon jardin je vous donne à manger les yeux bandés" et la méga-sortie en montgolfière organisée sur le champ d'à côté par la propriétaire d'une somptueuse maison entre l'apéro et l'entrée ? Ça n'a tellement aucun rapport que cela en devient absurde et ennuyeux.
Pour ma part, je m'efforce de regarder quand même cette séquence, histoire de ne pas me couper de l'ambiance, mais dans neuf cas sur dix je regrette ensuite de ne pas en avoir profité pour aller faire pipi.
Le plus embêtant, c'est surtout que ça pompe sur le temps d'émission — archi minuté — réservé à ce qui nous intéresse le plus : cf. ci-dessous.
• Finalement, que préfère-t-on, dans l'émission ?
(Source : un vaste sondage réalisé auprès de 2 éminentes personnes, ma maman et moi.)
Nous, ce qu'on préfère, c'est la cuisine !!!
Et ce qu'on préfère voir, c'est tout ce qu'implique la nécessité pour chaque candidat de faire de son mieux, compte tenu du défi qu'on lui impose :
- on aime suivre la réflexion du candidat sur le menu, l'exposé de ses problèmes, de ses doutes/certitudes et de ses préférences, de son environnement culturel, bref, cerner du mieux possible les contours de sa personnalité d'hôte,
- et puis on adore voir comment il fait ses courses, comment il va s'organiser,
- et enfin on a besoin de le voir cuisiner, réussir ou se planter : sentir la tension, vibrer sous le suspense, quoi !
Pour finir, la dégustation des plats par les convives est évidemment le point d'orgue : on adore voir les réactions de chacun, voir l'effet que cela fait au candidat (eh oui ! on est voyeurs et on l'assume ! Mais l'émission aussi devrait l'assumer puisqu'elle est conçue pour ça !).
Et croyez-moi, ce moment-là — le moment de la dégustation et des réactions —, pour qu'on en profite vraiment, il faut avoir été suffisamment impliqué et conditionné en prenant la mesure de l'attente, du soin, de l'investissement que le candidat y a mis (ou pas). Actuellement, j'ai l'impression que ce temps s'est rétréci, ou déplacé, de sorte qu'on ne s'identifie plus assez aux candidats : ils ne s'incarnent plus vraiment, on saisit très peu de leur personnalité, très peu de leurs préparatifs, on a juste le temps de survoler une vaste scène "patchwork" qui nous laisse plutôt froids au total.
Voilà, c'est cela le problème, pour moi : l'émission devient de plus en plus impersonnelle. Sans vraie figure, sans vrai défi, sans enjeu motivant.
Autres minutes d'émission vraiment mal employées à mon avis, et il me semble que ce n'était pas comme cela il y a un an : on passe au moins 5 laborieuses minutes à interroger les futurs convives sur le menu du dîner du soir (un menu en général tellement imagé et obscur qu'il n'y a rien à en dire) : "Alors, à votre avis, ça veut dire quoi ce menu ? et ce plat, vous croyez que ce sera quoi ? et vous pensez que vous allez chez qui ? et gnagnagna et gnagnagna..." ; là s'ensuit un concert de supputations oiseuses, de soupirs et de "ben j'sais pas, je vais bien voir", qu'on pourrait raccourcir sans dommage pour gagner trois minutes de plus à voir le seul truc qui nous intéresse vraiment : le candidat en train de se débattre dans ses difficultés de préparation, et de gérer son temps et son stress !
• Quelques suggestions (parmi mille autres possibles)
- Faire des thèmes pour une sélection de candidats plus marrante ! Les ados, bon, soit, mais pfff... c'était quand même d'un niveau culinaire et d'un intérêt pas franchement déments (le seul truc qui m'a plu, c'est le conflit Charlotte-Alexis, parfois c'était rigolo). Je ne sais pas, moi, on pourrait faire une semaine "cuisine en couple" (où l'on reçoit à deux, encore que c'est difficile de faire une quotidienne de 5 épisodes avec cela, cela ferait 10 candidats, mais il suffit d'y réfléchir pour trouver la formule adaptée) ou plein d'autres trucs renvoyant à une thématique.
- Mais aussi corser les défis !!!!! Border les candidats, leur donner des contraintes ! "Passer le moins de temps possible dans la cuisine" (là, il y a un paquet de trucs intelligents et pratiques à partager, cf. steak-frites sublime pour 6, à raison de 3 mn dans la cuisine), "Utiliser des ingrédients imposés, de saison par exemple, ou de poissons, ou etc.", "Le meilleur dîner de recettes light", "Ne pas dépasser tel montant pour le panier de courses, ou telle quantité de calories pour l'ensemble du repas".
Des défis, des défis, des défis !!! Ça manque principalement de défis maintenant, avec des défis je suis persuadée qu'on relancerait l'intérêt.
Ce soir, je vais rater l'émission. Et surprise, cela ne me contrarie même pas ! C'est pour cela que j'ai écrit ce billet, j'ai été vraiment étonnée de ma toute quiète passivité. Il y a un an encore, j'aurais eu envie d'aller m'acheter un magnétoscope rien que pour ça.
Le charme serait-il définitivement rompu ? Ma foi, j'espère que non... mais à M6 de nous le dire !
Pour moi, l'enjeu est clair, et il est immédiat : allez, faut que ça pète, faut que ça fuse ! Pitié, là on s'ennuie !
Et vous, vous en pensez quoi ? Que c'est moi qui déraille ? Ou qu'aujourd'hui cette émission n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être ?
———
Oh, dites, j'allais oublier ce post-scriptum indispensable : par pitié, chère M6, évitez à tout prix les émissions monosexes ! Les deux émissions "100 % filles" m'ont laissé un très mauvais souvenir pour la première (quelle déception, mon Dieu, et quel ennui durant toute la semaine !), et pour la seconde émission un assez bon souvenir au total (la beauté de la blonde ! l'inventivité de la brune qui a gagné !) mais tout de même, au bout du compte, un vrai sentiment de frustration : les hommes ont plein de défauts comme tout le monde le sait, mais définitivement, sans eux y a pas de jeu !
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ha bah tiens je me disais la même chose... que ça serait nettement plus drôle si on imposait des ingrédients, par exemple.