CulinoTests

Expliquez-moi pourquoi ma fille beurre mieux ses mouillettes et ses tartines que moi ! Franchement, je ne comprends pas.
 
Ou alors il y a un truc que je ne VOIS pas ???
 
Ça fait six ans que j'essaie de reproduire les mouillettes beurrées de Camille. Et six ans que je n'y arrive pas.

Repartons de mon modèle, qui est donc celui-ci. Des mouillettes tartinées par Camille :



J'ai fait plein d'essais ensuite, sans vous mentir.

Avec une super baguette :






L'autre jour, je montre mes essais à Camille.

Je sais déjà que la première tartine va être recalée, pas la peine de me le dire : je vois ses yeux s'écarquiller.



— Maman, mais il n'y a aucun effort, là ! Et puis tu ne fais pas des mouillettes, c'est une tartine.
— Mais parce que je voulais une tartine ! Je voulais faire une tartine sur le principe de ta mouillette.

Je lui en montre une autre : "Et celle-là ?"



Elle me touche le bras comme on touche son chien, son chien qu'on aime, qu'on veut encourager, qui cherche à bien faire mais qui n'est pas encore à la hauteur de l'exercice :
— C'est mieux maman… Mais, mmm, comment te dire ?
Ça commence mal en général, quand ça commence comme ça.
Je la regarde comme on regarde Dieu. J'attends une aide. Elle me caresse le bras calmement, gentiment.
— Maman, je te dirais que tu es trop impatiente… et euh, je dirais peut-être un peu dans l'excès.
— Ah bon ?
(Je reconnais mes torts, mais je ne vois toujours pas comment il faut faire.)
Je le lui dis.
Elle pose à nouveau sa main sur mon bras. Avec la même gentillesse.
— Maman, nous allons paisiblement essayer de te tirer de là. Mais paisiblement tu vois.
— Ah mais je suis d'accord !

Je lui remontre l'écran :
— Regarde, j'ai fait un autre essai.



— Ouh là, y a beaucoup de beurre. Maman, t'es dans l'abus là. Tu vois bien que tu ne peux pas obtenir la même chose que mes mouillettes ! D'abord tu ne fais que des tartines, ensuite tu mets la masse de beurre, j'ai jamais vu ça. Regarde, il n'y a même pas d'espace entre tes pétales.

— Attends, oublie. Je t'en montre une autre : j'ai essayé avec une sorte de pipette (un emporte-pièce en inox, trouvé chez Mathon je crois). J'ai pensé qu'avec ça j'y arriverais mieux, pour les pétales.



— Tu vois, là c'est plus séparé. C'était ça, ma difficulté.





— Regarde, il y a quand même de l'idée, là, non ? On voit les écailles quand même, là, non ?… (Non ??)



— … Hmmm.
(Là, je me dis : "Aïe, elle va me signaler les traces de couteau.")

Du coup, je lui montre en vitesse un truc mieux :
— Attends, alors regarde, elle est plus belle celle-là, non ?
— Euh, oui, hmmm…
 


Elle regarde les autres photos.





Elle réfléchit. À son expression, je sais déjà qu'elle va être gentille :

— Finalement, cette tartine-là, avec ce beurre et ce jambon cru, ça t'a plu ?
— Oh oui !



— Alors moi, je te dirais que le contrat est rempli.
— Ah bon ?
— Ben oui, en fait tu es très bonne en tartines, à condition de doser le beurre, mais moi je fais des mouillettes. Toi tu es tartine, moi, mouillette.

— Ah. Et ton conseil serait, alors ?
— Moi je te dirais de prendre un simple couteau, parce que, par rapport à mes mouillettes toutes simples qui engagent juste un couteau à beurre, du beurre et du pain, toi ton process laisse du bazar. Regarde la tête de la plaquette de beurre ! Et ça fait du chantier quand même.



Elle se lève pour retourner à ses affaires.

— Mais… euh… et pour mes mouillettes alors ?

Elle m'a regardée affectueusement :
— Fais des mouillettes, maman, et on s'en reparle !

Et elle m'a tapoté la papatte.


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