Thème cliquable : HORS-CUISINE
Aujourd'hui je vais essayer de regarder le match "Federer-Nadal" tout en travaillant d'arrache-pied à un truc super urgent que je devrais être en train de faire au lieu d'écrire ce billet.
Roland-Garros me vaut mes plus exaspérants souvenirs du temps où je travaillais "normalement", c'est-à-dire ni où je voulais ni quand je voulais. Exclusivement dans les locaux de mon employeur et toute la sainte journée.
A l'époque, j'étais tellement accro à l'ambiance de Roland Garros, à la qualité du tennis qu'on y voyait, au suspense insoutenable de certains matches et à certains joueurs en particulier que la seule idée de rester le cul vissé sur un fauteuil à bosser en ratant tout cela me flanquait dans une fureur terrible.
Aujourd'hui, ces souvenirs de frustration aiguisent le plaisir avec lequel j'allume la télévision à n'importe quelle heure pour regarder Roland-Garros (ou ne pas le regarder, d'ailleurs, mais simplement entendre le bruit des balles dans les raquettes, les voix mâles des commentaires, les ovations du public).
Ça ne me gêne pas dans mon travail, au contraire ! Mais que voulez-vous, dans une boîte normale, vous n'aurez pas grand-monde dans votre hiérarchie pour comprendre ça.
Voilà pourquoi, durant quatre longues années, j'ai été contrainte de regarder Roland-Garros... sur cette chose planquée dans le tiroir de mon bureau.:
Vous vous souvenez de ce truc.? Une révolution de miniaturisation à l'époque, que j'ai pu m'offrir grâce à un gain immérité au Loto sportif (j'avais coché les cases au pif : avec 7 F de mise j'ai récolté 13 803 F de gains, qui n'ont hélas pas duré plus de deux jours).
La diagonale de l'écran ne dépasse pas 5.cm, et c'est du noir et blanc "pur jus".
Aucune automatisation ni mémorisation de chaînes préréglées : on règle la chaîne choisie avec une molette, autant dire qu'on cherche les ondes en orientant l'antenne télescopique et en priant le Ciel pour que ça vienne.
Je l'ai retrouvé dans un tiroir poussiéreux il y a quelques jours. Je me suis demandé s'il marchait toujours.:
Pas possible.! Une revenante.!!!
France 3 rediffuse donc Dallas le matin, je vous informe.
(Pardon pour le reflet de l'appareil photo, mais ça doit être à cause du choc que j'ai eu en revoyant Sue Ellen.)
Démonstration de la qualité de réception douteuse du Watchman.:
Ce pauvre JR est doté d'un turban au fur et à mesure que l'image s'enfuit vers le haut. Le vrai problème de cet engin, qui était vraiment pénible je me souviens : la stabilité de l'image.
Mais le pire, c'était quand je l'emportais au travail. Les gens n'arrêtaient pas de toquer à la porte de mon bureau, j'étais tout le temps dérangée au beau milieu des échanges tennistiques. Ça me faisait sursauter sur mon siège parce qu'il fallait absolument que je tienne secrètes mes occupations coupables, et à cause de cette image sautante et défilante, je repoussais sans cesse mon tiroir sans avoir pu comprendre qui avait marqué le point.: ça me rendait folle.
Cela dit, il faut reconnaître qu'on avait un travail dingue à la période exacte de Roland-Garros et que dans une équipe, quand tout le monde fait des heures sup la nuit et le week-end, ça la fout mal s'il y a une grosse loche collée à son fauteuil et la tête fourrée dans son tiroir toute la journée.
Bon enfin, pour aujourd'hui, ça n'empêche pas JR de draguer la fille d'un riche pétrolier texan sous l'oeil de Sue Ellen.:
Soupir de Sue Ellen.: son regard embrumé revient au contenu de son verre de scotch, ses lèvres s'affaissent, on est ému (ou pas).
Chez Pam et Bobby, ça ne va guère mieux.
Pam vient casser les pieds à Bobby, mollement allongé sur le lit après sa journée de boulot.:
Pam.: "Ce n'est plus pareil entre nous Bobby, peux-tu me dire depuis quand nous n'avons pas fait l'amour.?"
Et là, comme d'habitude, l'image fout le camp. Puis revient sur le visage de Bobby.
Légèrement embarrassé, le Bobby.
Dur moment pour Pammie, qui finit par jeter l'éponge.: "Personne n'a jamais fait l'amour avec moi par pitié, Bobby, sache-le, et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer." Arrrggh.!
Tiens, rappelons-nous de bons souvenirs, allons voir ce que donne Roland-Garros en 5.cm de diagonale noir et blanc.:
Bof. J'aime bien Coria mais je le préfère en couleur.:
Maintenant, permettez-moi de dédier ces images à Jacques, voici à peu près la seule chose qui peut l'intéresser dans Roland-Garros, des cuisses et encore des cuisses, hum un vrai sportif.:
Et pour vous faire comprendre l'enjeu immense du match Nadal-Federer (dont je me demande s'il pourra avoir lieu, avec la pluie qui tombe), je vous montre quelques photos motivantes de Rafael Nadal (un peu jeunot pour moi hélas mais déjà une vraie présence). Je n'ai pas de photo de Federer mais je l'aime presque autant que Nadal, alors ça va friter.!
Rafael joue contre Grosjean, il court, il se bat, il remporte le jeu (que dis-je, le set). Ouf, un peu de repos...
Mmmm... mon moment préféré.: c'est quand ils sont dans cet état de splendeur concentrée que je tombe amoureuse des joueurs. Dans deux secondes il va se redresser et se renverser contre son dossier, le regard perdu (c'est le moment où il se met à penser à moi, je crois).:
Hein !!!!!! Mais qu'est-ce que c'est que ça !!!
Oh non c'est pas vrai, ils me foutent un écran pub en plein élan passionné, alors que Rafael s'abandonnait enfin à mon regard fou d'amour !
C'est un cauchemar ou quoi ? Je n'y crois pas.
Et pourtant si. Et voici notre retour sur le terrain, après la minute trente de bonheur avec Rafael que ces déments m'ont volée.
Je pleure, je nage dans les larmes, je n'y vois plus rien.:
Oh... mais quoi.? Mon pauvre Rafael éponge lui aussi son visage en pleurs.:
Chiale pas, va, petit.!
Mais vous savez que ça y est : ils me l'ont énervé.
Ils lui ont mis la rage. Il va gagner à cause de moi, le petit .!
... Qu'est-ce que je vous disais.?
Il n'est pas mignon, dites.?
Eh Rafael, laisse-moi donc tous ces zouaves, je t'attends à la maison.!
Bonne chance pour ton match de finale, mon biquet.! :-)
(Même chose à Federer : bonne chance, petit !...)
A ceux qui pensent que je disperse mes attentions, je répondrai que qui trop embrasse n'a jamais mal étreint, pfff non mais qu'est-ce que c'est que ces histoires-là. ;-)
(images France 2 et France 3 reçues sur mon téléviseur - juin 2005)
Pfff ! Tu as quand même eu une période de ta vie où tu vivais dangereusement. Tu imagines tout ce qui aurait pu t'arriver pendant que tu avais la tête dans le tiroir. ("Pique ! pique ! avant que tu arrives au cerveau, je suis tranquille." Mais là il faut connaître l'histoire et je ne peux décemment pas la raconter ici, tu vas encore avoir des recherches google glamour ;-)))
En fait, j'aime bien les mêmes choses que Jacques à Rolland Garros, sauf que tu aurais pu en choisir une sans emplâtre. De toute façon, sans télé, ça manque de mouvement.
Quant à Rolland Garros, il a plus fait pour la mise au point du tir à travers l'hélice que pour le toucher de balle au service. Mais le sport à une logique bien à lui.
Enfin, si j'ai