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En ce printemps 2008, je vibre d'un besoin de pureté, de simplicité.
Depuis le temps que j'y pense ou que j'en parle, cette fois je vais me lancer.
Régime cru pour 8 jours : allez go !
Mon plan de bataille pour 8 jours de régime tout-cru
C'est ma maman qui m'a donné le déclic.
Dans le genre "régime bizarre", elle a fait une semaine de jeûne. Je dois dire que depuis, elle ne fait qu'embellir et rajeunir.
Maman : zéro botox et zéro artifice. Mais elle est d'une fraîcheur absolument étonnante.
L'autre jour, elle me questionne au téléphone :
— Quand est-ce que je t'emmène pour une semaine de jeûne ?
Moi, affolée : "Ouh là là, je ne sais pas !
— Dis-moi ce qui t'arrange."
Je chouine : "Mais rien du tout Maman, pitié, pas de jeûne, je ne veux pas mourir !
— Mais qui te parle de mourir, voyons ?"
Je geins : "Tous les médecins ! Ils le disent, il faut faire attention si on a le coeur fragile ! On jeûne et paf, on meurt.
— Des sottises, allons ! Et puis tu iras à ton rythme de toute façon !
— Comment ça ?
— Tu n'es pas obligée de marcher à la même vitesse que le groupe pendant les randonnées."
Là j'ai pouffé. Marcher avec un groupe ??? En plus de crever de faim ? Merci bien, mais pas question d'aller me fourrer dans un truc pareil.
— Je ne peux pas dans l'immédiat, Maman, merci beaucoup mais là j'attaque une semaine de régime cru, de toute façon.
— Quoi ? Tu vas manger seulement du cru ? Rien que du cru ? Mon Dieu, qu'est-ce que c'est que ce totalitarisme ?
(Spontanément, j'ai menti :)
— Mais snif, c'est pas de ma faute, c'est Patrick qui m'oblige !
— Patriiiiick ? Mais pour qui se prend-il, ce garçon ? Et dis-moi, où se trouve-t-il donc, ce Patrick ? Je vais aller lui dire deux mots !
— Oh là là non, c'est pas possible Maman ! Il habite trop loin.
— Rien n'est trop loin pour une mère décidée à protéger son enfant ! m'a répondu Maman.
J'ai réussi à la dissuader d'aller voir Patrick en lui promettant d'examiner la question du jeûne.
(Je ne le sens pas du tout, ce jeûne, je vous le dis tout de suite. Mais Patrick, tu as gagné un peu de répit.)
[edit : cet échange concernant Patrick est dû au fait que j'ai réalisé cette enquête sur la nourriture crue pour le site Fureur des Vivres, fondé par Patrick Chazallet.]
Voici ce qui m'attire dans le régime tout-cru :
• il contient, selon ses défenseurs, davantage de nutriments qu'un régime cuit ou mixte (les vitamines sensibles à la chaleur sont préservées),
• il est plus sain et assure une plus grande longévité (on évite la dénaturation des aliments et la création de composés éventuellement cancérigènes dues aux cuissons vives),
• il favorise l'obtention et le maintien d'un poids de forme car il est par nature d'une moins forte densité calorique qu'un régime incluant des frites, du pain, des crêpes et j'en passe,
• et enfin, après un temps d'adaptation au cours duquel on peut ressentir quelques désagréments, flatulences, colites, selles molles et autres joyeusetés intestinales — priez pour moi —, on a une meilleure digestion (moins de fermentations) d'aliments qui sont en outre mieux acceptés par le corps (l'ingestion d'aliments cuits déclenche la production de globules blancs, en tout cas une production plus importante que l'ingestion d'aliments crus, ce qui semblerait indiquer que le corps ressent les aliments cuits comme une agression).
Voici maintenant ce que je sacrifie en renonçant au cuit : "La cuisson serait apparue au paléolithique, il y a environ 40000 ans. Elle permet de modifier les qualités organoleptiques (le goût), la couleur et la consistance, et d'adoucir les aliments difficiles à manger crus, tels les légumineuses non germées, les tubercules, les viandes fermes d'animaux sauvages… Elle apporte également de la chaleur au corps, surtout lorsqu'il fait froid. Enfin, elle élimine des parasites tels que les amibes et des microbes parfois dangereux: salmonelles, shigelles, listeria, toxoplasmes." (interview du Dr Keros : "Le cru améliore le fonctionnement de l'organisme", dans l'Impatient, qui propose un très intéressant dossier sur le cru).
Bon, OK ! Comme le disait Tiuscha dans son article sur les précautions à prendre pour manger cru, il faudra être intraitable sur la qualité des produits, l'hygiène (lavage des mains et des produits), le respect de la chaîne du froid. Je ferai les courses tous les jours : sitôt acheté, sitôt consommé.
Mon objectif : savoir ce qu'il en est !
Je n’attends rien de mirobolant. Plus exactement, je n'ai aucune attente précise.
Maigrir n’est pas mon objectif, même si j'adorerais récolter un petit bonus de ce côté-là !
Pas de sectarisme, je fais ça sans credo. Je veux juste essayer quelque chose que beaucoup de gens critiquent sans l'avoir seulement essayé. Je suis très curieuse de savoir ce que ça donne.
Seul comptera, au terme d'une semaine de menus tout-cru, le résultat que je peux observer concrètement, en évaluant mon bien-être — mon bien-être, c'est non seulement la perception que j’ai de ma bonne santé, mais aussi le plaisir que j'aurai ressenti à me nourrir.
Une semaine, ça me paraît une bonne durée : à la fois raisonnablement court dans l'hypothèse où le bilan serait négatif (j’accepte une très courte période d’adaptation mais je refuse de plonger dans un malaise prolongé), et suffisamment long pour dégager au moins un début de conclusion significative.
Quoi manger ?
Un régime ni bizarre ni jusqu'au-boutiste
Exemple type de ce qui me fait fuir en matière de régime : la prise de nourritures ou de boissons à des heures imposées (du type détox, où vous buvez une tasse de ci ou de ça toutes les vingt minutes), les graines germées sans assaisonnement, et puis toute la "macrobiotique dure" en général, avec ses jus d'herbes, ses pâtés de tofu aux graines de courge, ses algues et ses tisanes de mélisse. Tous ces trucs bizarres, c'est trop déprimant pour moi.
Mon alimentation habituelle, soyons lucide, repose à 80 % sur la pomme de terre, le pain, la viande, la mayonnaise, le fromage et le vin. Le reste, ce sont des légumes. Pas de fruits — jamais rien de sucré.
Il faut que j'arrive à sélectionner, au sein de tout ce que j’aime d’ordinaire, les éléments crus dont je pourrais composer des repas attrayants. Il faudra que je soigne les présentations, les découpes, que je réfléchisse aux assaisonnements et que je choisisse des ingrédients de qualité. En achetant du bio dans la mesure du possible, mais en privilégiant des choses faciles à faire et/ou faciles à trouver dans un commerce standard.
Supprimons donc...
... le poulet rôti, l'andouillette-frites, l'oeuf dur-mayo, le pot-au-feu et ses délicieux toasts de moelle, les biscuits apéro, crackers, pain, fromages et laitages (il pourrait y avoir débat sur la nature crue ou cuite de certains laitages, mais tant qu'à faire, je supprime tout ça, qui est allergisant et souvent gras), le café.
Et retenons...
- les végétaux qui peuvent se manger crus et que j'aime particulièrement comme les salades, les carottes, le chou, les betteraves, les avocats, les tomates, le fenouil... mais aussi les fruits, grande nouveauté pour moi : mangues, ananas, pommes, fraises, bananes (en veillant à les choisir mûrs si j'ai ce courage — et non à peine mûrs comme je les préfère d'habitude —, car il paraît que les fruits peu mûrs acidifient l'organisme),
- l'eau, agrémentée de citrons et oranges pressés, de gingembre frais, de feuilles de menthe...
- les poissons crus (j'en essaierai d'autres que le saumon), le boeuf cru, etc.,
- les assaisonnements que j'aime : mayonnaise, huile d'olive, vinaigre, sel, poivre, etc.
Litige sur la fermentation : adoptons la cool attitude !
Comme le disait Ségolène l'autre jour, et cette question me turlupine depuis des jours, peut-on en toute sincérité et en toute exactitude considérer un aliment fermenté comme un aliment cru ?
Concrètement, devrais-je éliminer le vinaigre, la sauce soja... et surtout le vin ???
Sans doute, oui.
Sauf qu'il n'en est tout simplement pas question !
Hier j'ai fait mes adieux à l'oeuf dur-mayonnaise et aux pommes de terre.
Et ce matin, adieu au café : bonjour mon nouveau smoothie du petit-déjeuner !
Et maintenant, plus un seul écart. Je vous présente un bilan complet vendredi prochain, ici même.
D'ici là, bonne semaine à tous. Quant à moi, je me promets de m'accrocher jusqu'au bout. Y compris dimanche, qui sera certainement la journée la plus dure (eh oui, dimanche... jour sacré car jour de frites !).
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Article initialement publié sur le site de la Fureur des Vivres (le 13 juin 2008). S'y reporter directement pour lire les commentaires originaux.
Si vous voulez lire le bilan de mon régime tout-cru, c'est ici : 8 jours de régime tout-cru : mon bilan
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