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Avez-vous déjà essayé d'étreindre un gros sumo durant toute une nuit ? D'avaler tout rond une pastèque ?... Avez-vous essayé d'engloutir votre mère en trois bouchées parce que vous l'aimez vraiment beaucoup ?
Enfin voyons ! Tout ça est excessif pour nos moyens corporels.
C'est simple, tous ces burgers qui montent jusqu'au plafond me donnent la nausée :
(Burgers qui soi-disant "donnent la frite aux Français", selon le site www.radiovl.fr.)
Les Anglais sont pires que les Français en matière d'exagération ès-burgers, preuve ci-dessous :
("Devastator challenge" du restaurant Red dog Saloon à Londres : 1 kg pour 3.000.kcal et 15 cm de hauteur, mangé en un temps record de six minutes par un client dont on a sûrement perdu la trace aujourd'hui.)
Quand je pense que le cheese burger est mon préféré de tous les burgers ! Que dire de celui-ci, sinon "pouark, que t'ont-ils fait, à toi mon bébé, mon trésor, mon favori" ?
(Cheese-burger géant, photo trouvée sur last-video.com.)
Pauvre mignonne petite jeune fille... Parviendra-t-elle à se nourrir en conservant une décence ?
(Megaburger de fabrication Burger King, 2011 © Pierre Meyer.)
Nous ne sommes absoluments pas faits pour happer en une fois des énormités comme celles-là, faut-il le rappeler ?
À moins de ressembler à la fille de la pub Perrier qui fait fuir le lion, "roaaaarrrrr" : une capacité d'écartement des mâchoires d'au moins 27 cm, bravo à elle :
"Dégaaaaage... !" — beau cri poussé par la belle, parfaitement entendu par la bêêêête.
Cette fille est certainement faite pour manger du burger géant. Mais elle est une exception dans le genre humain, convenez-en.
Le "big burger" dans ma bouche : un problème mathématique
Posons le problème de façon scientifique.
Moi, en m'écartelant les mâchoires, j'atteins au maximum les 4 cm d'ouverture buccale utile (= "OBU", pour mes collègues scientifiques).
Alors, dans ces conditions, comment faire quand je me retrouve devant un burger "triple ou quintuple empilage" qui culmine à 9 cm ?
Posons le problème.
Soit :
OBU (ouverture buccale utile) = 4 cm
HDB (hauteur du burger) = 9 cm
On a donc, tout bêtement : OBU = 4 cm < HDB = 9 cm.
Conclusion : aïe !... Ça coince. Ça bloque au portillon.
Les maths ayant prouvé l'implacabilité de notre souci, voici ce que je fais, en attendant vos bons conseils : exactement ce que laisse présager la formule scientifique ci-dessus énoncée ! Je râle. Je m'en mets partout. Les bouchées ne sont pas satisfaisantes, elles n'incluent que trois ingrédients sur les huit présents dans le burger (aberration totale ça, dans la mesure où l'objectif est la jouissance maxi !) et me mettent de la sauce sur les joues. Je sens ma frustration monter.
Un problème de découragement aussi
Tout comme vous, probablement (enfin, j'espère ne pas m'illusionner sur votre compte), quand je me trouve devant le meilleur des plats, si vous m'en servez une bassine de 5.litres en me disant "tiens, c'est ta part !", je me décourage. Et une louche en guise de cuillère, je pleure.
Halte au gigantisme, à la déraison. C'est atroce en matière de bouffe.
Mais surtout pour les burgers ! Franchement, je ne vois pas l'intérêt gustatif de ces gratte-ciel de bouffe. Mon désir se trouverait aiguisé par ces promesses à dix étages étalées devant mes yeux et mises à portée de ma bouche ?
Soit ! OK, goûtons ! Slurrrrrrrp...
Une bouchée correcte, une autre sublime, douze nulles...
Prix à payer pour ces sensations : trois coulées de sauce sur les cuisses, le menton dégoûtant, un bout de cornichon dans le décolleté.
Bilan : satisfaction nulle, exaspération. On a les papilles gustatives paumées et insatisfaites, les mandibules écartelées, et on se sent comme entourée d'un halo de gras.
Dégoût définitif.
Quant au spectacle que nous donne à voir un mangeur de burger géant, il n'y a plus de mots. C'est juste une vision insoutenable pour une personne un peu délicate comme moi :
(Mangeurs heureux... ; photo trouvée sur myburger.fr.)
(Image myburger.com, toujours.)
Qu'il vive si quelqu'un le juge nécessaire – mais, pour ce qui est de moi, cet individu peut disparaître sur-le-champ de la sphère terrestre.
Je prie le bon Dieu de ramener tout le monde à la raison par pitié, qu'on puisse sa-vou-rer quelque chose d'adapté à sa constitution physique.
Ma solution : un "slim burger" très goûtu, très tendre... Small is beautiful ! Less is more !
N'allons toutefois pas jusqu'au dépouillement excessif du "double cheese" de tonton Ronald... (quand on voit celui-ci, on n'ose pas imaginer la tête du "simple") :
En effet, "slim burger" ne veut pas dire "light", ni "pauvre".
Regardez plutôt ce burger fait maison (tout à fait délicieux, je vous prie de le croire, même s'il ne brille pas délicieusement comme celui du dessus – cela, on va s'en occuper la prochaine fois !) :
D'abord, il est riche en contenu :
Ensuite, il répond à mon critère de "4 cm de haut et pas un millimètre de plus", grâce à quoi j'attrape tous les ingrédients à chaque bouchée et ça tombe bien parce que c'est la combinaison de tous les ingrédients qui est parfaite :
Quel est ce contenu, ici ?
En partant de la base :
- socle du bun, badigeonné d'un mélange mayonnaise-Savora-moutarde de Dijon
- 1 tranche de cheddar fondu pour hamburger
- 80 g de steak haché étalé (pas plus !), salé, poivré + pincée de sucre
- quelques lamelles de cornichon aigre-doux (malossol)
- quelques lamelles d'oignon rouge
- de la salade émincée
- 1 tranche de cheddar fondu pour hamburger
- couvercle du bun, couvert de ketchup
N.B. - Souvent, je mets quelques câpres surfines que je mélange au steak, je trouve ça super bon.
Attention à bien étaler le steak avant la cuisson. Il doit dépasser légèrement le diamètre du pain à burger, sinon à l'arrivée cela donne ça (trop rétracté et trop épais) :
Là, j'ai ajouté par-dessus le steak haché une tranche de jambon de Paris, que j'ai passée à la poêle elle aussi pour lui donner du goût :
Ça donne un petit punch charcutier, moins typé que le bacon mais du même style. J'ai vraiment bien aimé, Camille
(* Au total : "Même si je n'aurais pas mis le jambon, c'est super bon", m'a-t-elle dit.)
Voilà donc la question qui m'a grandement préoccupée ces derniers jours. Les Burgers Monsters, c'est peut-être parfait sur des affiches à l'entrée d'un restaurant pour attirer le chaland, mais est-ce à mettre entre toutes les mains... ? Hé, même s'ils ne s'en vantent pas, il y a plein de gens qui "ne font" que 4 cm ! :-)
Triste conclusion
[edit 8/02/2016] Et voilà, j'avais raison... Ça m'énerve quand même, la bêtise des gens. Cet article de FranceTVinfo nous le confirme : On peut mourir de vouloir bouffer un burger en une bouchée.
Je vous résume l'affaire. Un jeune Britannique même pas trentenaire, père de trois enfants, a voulu engloutir un cheeseburger entier en le pliant en deux. Il était en pleine santé ce jeune homme, mais le burger aussi hélas :
« Le Britannique a lancé à ses amis “regardez-ça !”, avant de plier son burger en deux pour l'introduire dans sa bouche.
« “Je l'ai vu essayer de recracher et il faisait des bruits de toux horribles, a témoigné un ami de la victime, j'ai essayé de le frapper dans le dos pour l'aider à dégager ses voies respiratoires.” Les secours sont arrivés sur les lieux de la soirée et ont tenté de relancer le cœur du jeune homme, sans succès. Le décès a été prononcé sur place. Une boule de nourriture de 8.cm sur 5.cm a été extraite de sa gorge. »
(extrait de FranceTVinfo, cliquer sur le lien plus haut pour le lire dans sa version originale.)
Alors, bon, moi j'ai définitivement choisi mon camp : celui du burger 4 cm.
Mission au cuisinier de le rendre inoubliable par sa conception, sa saveur, pour qu'on fasse "hmmm"…^^
4 cm, dents comprises? Oui, ça doit être mon gabarit aussi. Je n'aime que les burgers maison, les autres m'écoeurent. Donc, d'accord avec toi, le gigantisme ça va pour la mousse au chocolat (oui je confesse) mais pour les burgers, je les applatis avec la main pour qu'ils fassent bonne mesure. Les burgers géants, je crois, attirent surtout les ados et jeunes adultes, plutôt mâles, que l'idée d'une coulée de sauce en plein repas n'efleure même pas l'esprit. Je suis comme Camille, j'adore le bacon, mais j'essaierai avec plaisir le jambon blanc que j'aime beaucoup aussi, bonne idée.
J'adore tes quêtes perfectionnistes en matière de goût, contunue !