CulinoTests

Vous aimez les oeufs pochés… mais surtout quand c'est quelqu'un d'autre qui les fait pour vous ? Comme je vous comprends ! Mais là j'ai un truc à vous proposer, pour le jour où vous vous retrouvez seul.e avec votre incompétence ou votre paresse.
D'autres que moi auraient honte de vous proposer un tour de main aussi peu catholique, peut-on en effet appeler ça un oeuf poché ? Euh, c'est vrai que c'est un truc d'escroc, mais il me donne plutôt satisfaction.

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Un oeuf poché, je vous le rappelle, ça cuit dans l'eau en nageant dedans bravement, comme le bébé poisson qui vient de naître. Voici le résultat :

Moi, aujourd'hui, j'essaie d'approcher le résultat sans me taper toute cette galère de la fabrication orthodoxe : attendre que l'eau frissonne, tourner l'eau, casser l'oeuf, essayer de replâtrer le blanc qui se barre… et le pire de tout, salir une écumoire mais surtout une casserole qu'on devra passer un quart d'heure ensuite à frotter pour la débarrasser de tous les filaments de blanc d'oeuf collés aux parois.

Hé mais quoi ? (J'entends les critiques.)
Oui, je l'admets, mon procédé ne va pas donner naissance à un oeuf qui pourrait académiquement s'appeler "poché", mais je prends soin de mon prochain, moi, désolée ! J'entends ses désirs immédiats ("j'aimerais mettre un oeuf poché sur ma salade"), j'entends sa frustration ("mais j'y arrive pas, c'est trop dur, ouiiiin !"), et je sais qu'il a la flemme de faire tout le process que j'avais inventé en 2004 pour les nuls (l'oeuf poché en papillote, que vous pouvez toujours consulter) et qui, bien que s'étant rapidement popularisé, m'a très vite lassée en fin de compte.

Moi, j'entends plutôt la vraie demande de mes comparses : "Ouiiiin, je veux mettre un oeuf poché là tout de suite sur ma salade ou sur ma tartine, mais sans matériel compliqué, et sans devoir me faire des noeuds au cerveau pour y arriver, je veux juste un truc rapide et facile."

Mais j'ai la solution mes amis : la triche, la gruge… la liberté en somme !

Regardez, c'est tout simple.

Hier j'avais allégrement entamé pour mon déjeuner une salade bien assaisonnée : batavia, jambon, cacahuètes (je n'avais plus de comté, sinon j'en aurais ajouté des lamelles).

Là, je vous montre celle que j'aime bien d'habitude :

Et maintenant, celle d'aujourd'hui ! Avec l'oeuf poché triché :

Que s'est-il passé ?

Ayant déjà boulotté les deux tiers de ma salade, je me suis dit : "Ah zut, j'aurais dû ajouter un oeuf poché, parce que sinon, dans une heure je vais avoir faim à nouveau !"

Ni une ni deux, je sors mes oeufs et ma poêle :

Je casse un oeuf sur une poêle à peine huilée au pinceau et sur feu doux, ces deux détails sont très importants pour ne pas trop s'éloigner de l'oeuf poché véritable :

J'attends jusqu'à ce que le jaune soit chaud, mais surtout j'évite de faire croustiller ou dorer le blanc :

Quand c'est OK, je replie les côtés blancs par-dessus le jaune pour emprisonner celui-ci :

Puis je le fais glisser tout simplement sur ma salade :

Ah suis-je sotte ! j'aurais dû le verser à l'envers, pour qu'il soit bien lisse d'aspect !

Bon, on s'en fiche, éclatons-le !

Ah pardon, je me souviens que ma grand-mère m'aurait fait changer de fourchette (l'inox est le métal qu'il faut pour manger le blanc d'oeuf, car l'argenterie – ici, celle de mon autre grand-mère, dont mon père m'a offert quelques couverts – donne un goût métallique très fâcheux au blanc d'oeuf).

Je refais, avec une fourchette en inox :

Délicieux ! Louable en saveur autant qu'en rapidité et facilité.

Et grâce à cet oeuf, je n'ai eu faim que deux heures plus tard au lieu d'une. :)

Bon, la prochaine fois que je vous parle d'oeuf poché, je vous en montre un vrai, avec une technique calme et posée qui me plaît : il faut juste que je le reteste une vraie bonne fois, et que je vous prenne les bonnes photos. Parce qu'un vrai bon oeuf poché préparé dans les règles de l'art, c'est quand même incomparable.

À bientôt ! :)

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